Voyage à vélo avec un chien direction la Nouvelle-Zélande

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Traversée de l’Amérique du Sud à vélo

« Après plusieurs de mes voyages à vélo en France et en Australie – d’une dizaine de jours maximum – j’ai proposé à Emilie de parcourir l’Amérique du Sud à vélo fin Janvier 2020. Le plan était « simple ». Partir du bas du continent à Ushuaïa, que nous atteignons en avion, puis remonter en direction de l’Alaska en pédalant. Emilie n’était pas certaine de vouloir aller jusqu’au bout de l’aventure, mais elle visait au moins l’Amérique centrale.

Le début de ce périple est plutôt laborieux : au moment de l’enregistrement à Lyon, je réalise qu’il me manque une sacoche, celle qui contient notre matériel de bivouac. L’avion est prêt à décoller, tant pis, on embarque. Voilà ce que ça coûte de ne pas être du matin. Plus de 20 heures de vol après, nous avons atterri dans l’une des villes les plus australes au monde le 28 Janvier 2020, Ushuaïa, après une escale à Londres et Buenos Aires.

Arrivée en Patagonie et premières déconvenues

Quand on récupère nos vélos démontés et emballés dans leurs cartons respectifs, je suis pris d’une fièvre horrible et de courbatures. Je ne tarde pas à la transmettre à Emilie les jours suivants. On se demande si nous n’avons pas attrapé le nouveau virus qui circule dans le monde. Les backpackers et autres cyclotouristes que nous rencontrons s’accordent tous sur un point : recevoir un colis en Amérique du Sud relève de la mission impossible. Peu de chance de me faire envoyer la sacoche oubliée donc. Les douaniers français réclament les factures de chaque objet et les douaniers argentins peuvent prendre des semaines avant de se décider à ouvrir le colis. Mieux encore, il faudra débourser 50 % de la valeur de chaque bien au moment de la récupération…

Je me résigne donc à racheter le matériel manquant à Ushuaïa, chose absolument déconseillée. Niveau tente, il n’y a pas beaucoup de choix. Nous optons pour une très chère et peu satisfaisante (beaucoup de condensation, peu d’espace pour deux), plus dédiée à l’alpinisme. Les sacoches de vélos sont de leur côté introuvables en ville, à ma grande surprise vu le nombre de cyclotouristes à Ushuaïa. J’accroche donc à la place un sac à dos étanche sur le porte-bagages arrière, en complément d’une vraie sacoche arrière de 35 L. A l’avant, mes deux sacoches (modèle contenant plus d’espace) sont bien présentes. La morale, c’est que si Ushuaïa est votre point de départ à vélo, vous avez intérêt à venir équipé.

Découverte de la Patagonie et de ses pistes à vélo

Le 2 Février, nous allons mieux et quittons enfin le bout du monde pour découvrir la Terre de Feu. Emilie n’étant pas habituée à une telle charge (environ 30 kg), une tendinite au genou apparaît vite. Nous embarquons donc dans un minibus direction Rio Grande qui accepte nos montures en payant un supplément. La douleur se calme, nous reprenons la route et c’est à ce moment que nous rencontrons le vent légendaire de Patagonie. Les rafales sont hystériques et furieuses. De face, elles nous empêchent d’avancer et de côté, elles nous font carrément tomber. Bien évidemment, notre itinéraire Sud-Nord fait que nous aurons principalement un vent défavorable sur notre trajet. Cycliste visage couvert lors d'un voyage à vélo pour se protéger du vent

L’avantage en Amérique, c’est que les gens roulent dans de grosses voitures types SUV ou 4×4. Nous serons aidés plusieurs fois. Des locaux  et des voyageurs acceptent de prendre à bord tout notre matériel. En Terre de Feu, il faut être prudent. Il est possible de ne croiser aucun magasin ou tout type de ravitaillement sur plusieurs centaines de kilomètres. C’est ce qui nous est arrivé après le Perito Moreno et juste après le passage de la frontière argentine en direction de El Calafate. Je laisse Emilie faire du stop seule pour augmenter ses chances d’être prise sur la route peu fréquentée. La formule deux vélos ne marchant pas à chaque fois. J’entame de mon côté un « raccourci » en pédalant sur le ripio sud-américain. Ce sont des pistes caillouteuses de type « gravel » qu’il faut être capable d’endurer.

C’est pour cette raison que nous avions opté pour des cadres en acier. Même sans suspension, l’acier absorbe mieux les chocs et est plus confortable que l’aluminium. Il est aussi plus résistant et adapté pour encaisser les routes délabrées que l’aluminium. Sans parler du poids additionnel. Sur nos cadres, des œillets supplémentaires permettent l’ajout de porte-bidon à des endroits stratégiques.

Vous croiserez assez peu de vélo de route en Amérique du Sud. L’état des routes requiert un VTT, gravel ou autre type de monture plus robuste pour affronter les routes délabrées. La célèbre Carretera Austral, qui traverse la Patagonie sur 1240 km, est de plus en plus asphaltée. De nombreux segments restent en chantier et les véhicules qui passent remuent la poussière. Il faut donc se protéger le visage pour ne pas respirer trop de particules. Il faut aussi régulièrement laver les transmissions.

Tout le matériel nécessaire sur les pistes sud américaines type gravel

Nous renforçons ces portes bagages en enroulant le tube de bouts de chambre à air avec du Gaffer, au niveau de l’attache des sacoches. Ces cales faites maisons empêchent le jeu des attaches de sacoches autour du tube et sont plus efficaces que les adaptateurs en plastiques Ortlieb.

Niveau roues, nous avons des jantes de VTT hyper solides, ainsi que de très bons pneus  très lourds mais très résistants : seules les grosses épines de Tamarugal réussiront à nous faire crever au Nord du désert d’Atacama, mais 0 crevaison en Patagonie. Le phare avant  de 100 lux me permet de rouler de nuit (et d’être vu avec la lampe arrière), et je charge mon téléphone avec le chargeur lorsque je roule à bon rythme.

Un voyage à vélo brusquement stoppé par l’épidémie

Pour la partie voyage, nous sommes vite rattrapés par la réalité du Covid-19 au mois de mars. Alors que nous explorions la Patagonie dans des coins reculés côté chilien, les frontières se ferment et un couvre-feu est instauré. Quand nous rejoignons Chaitén, les locaux semblent avoir bloqué la Carretera Austral aux touristes. D’ailleurs, l’un d’entre eux tient à nous rappeler que nous ne sommes pas les bienvenus. Les îles de Chiloé que nous voulions visiter se ferment complètement. Nous n’avons pas d’autres choix que d’embarquer dans un ferry pour Puerto Montt, la ville portail de Patagonie. L’ambiance est moins pesante en ce qui nous concerne. Nous parvenons à réserver dans une auberge de jeunesse pour récupérer.

L’aventure prend une tournure que je n’avais pas du tout envisagée. Dans l’espoir d’une ouverture prochaine de la Bolivie ou du Pérou, nous décidons d’atteindre rapidement le nord du Chili pour nous confiner dans une région chaude. Même si nous pédalons sur quelques segments, la Route 5 panaméricaine est une autoroute dangereuse qui traverse toute l’Amérique. Grâce à l’auto-stop et l’aide immense des chiliens, nous parvenons à faire 2000 km en 5 jours et atteignons Iquique. Nous nous engageons ensuite dans un volontariat dans la Pampa del Tamarugal, oasis du désert d’Atacama, non loin de la Bolivie. Nous passons deux mois et demi dans le village de La Tirana.

Fin juin, nous comprenons que la situation n’est pas prête d’évoluer. Nous prenons la décision de revenir en France qui, à ce moment, décide de rouvrir toutes ses structures. Cette quarantaine dans le désert aura tout de même été enrichissante. Le fait de s’ancrer au lieu de passer permet de vraiment comprendre le mode de vie local et de s’y adapter. Le désert d’Atacama nous a définitivement marqué. »

Antoine

 

Planification d’un voyage à vélo avec un chien

« Le premier voyage à vélo avec mon chien, Mambo, s’est fait en 2018, de Lyon jusqu’aux Saintes-Marie-de-la-mer en plein mois d’août. J’avais alors une remorque hyper lourde, sans parler du gros plaid inutile que j’avais emmené ! Que d’erreurs pour ce premier itinéraire, où l’on aime généralement se charger de plein de choses futiles.

Pour l’Amérique du Sud, mon compagnon à quatre pattes est resté en France chez ma maman. En reliant l’Ardèche jusqu’à l’arrière-pays niçois, j’ai pu tester une nouvelle remorque vélo Trixie imperméable dans laquelle il est attaché. Elle s’ouvre devant et derrière. Elle s’attache rapidement à la roue arrière. Cette cariole est relativement légère, et j’ai pu monter deux à trois cols par jour en allant dans les Alpes-Maritimes.

Si Mambo veut se dégourdir les pattes, je le tiens en laisse tout en pédalant. Il sera bientôt attaché à un harnais spécial plus confortable pour lui. Ce système a bien marché sur les départementales peu fréquentées. Le chien est heureux de courir et peut retourner dans sa remorque s’il est fatigué. Il lui arrive parfois de râler quand il veut sortir mais il commence à s’habituer au voyage. Le soir, Mambo dort dans la tente à nos pieds et nous recherchons une tente 3 places pour plus de confort.

Matériel nécessaire pour un chien lors d’un voyage à vélo

A l’occasion du prochain grand voyage que nous préparons direction l’Asie, nous avons pour projet de relier la Nouvelle-Zélande à vélo. Nous prévoyons tout l’équipement nécessaire pour un voyage à vélo avec un chien. Pour son confort, il a des chaussons pour protéger les coussinets en cas de blessure. Un gilet rafraîchissant pour les fortes chaleurs et un gilet polaire pour le grand froid (à voir encore car c’est un Shiba Inu croisé). Des lunettes de soleil pour chien pour protéger de la poussière et du vent.
Pour la visibilité de nuit, il porte un collier lumineux. Un coussin léger et pliable suffira pour le couchage. Pour la nourriture, il faut un sac de croquette de minimum 1 kg (renouvelé le long du voyage), une gamelle pliable pour l’eau et les repas. Sans oublier les incontournables friandises ! Une trousse à pharmacie bien fournie est évidemment indispensable. Les accessoires pour chien à vélo sont nombreux mais il faut également un certain nombre d’éléments administratifs et les vaccins à jour pour pouvoir emmener son chien à vélo partout et pouvoir traverser les frontières. Une quarantaine est également obligatoire à l’entrée sur le territoire pour certains pays comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. »

Emilie

(Sources : Citycle)