Que faire si vous trouvez un oiseau blessé?

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Chaque année, plus de 2.500 oiseaux de la faune sauvage européenne sont accueillis au Centre régional de sauvegarde pour oiseaux sauvages de la LPO en Auvergne. Près d’un oiseau sur cinq appartient à une espèce en danger ou en déclin dans la région. Quelques espèces particulièrement rares ont même été recueillies, comme le vautour fauve, le bihoreau gris, le faucon émerillon et le faucon hobereau, le pic noir…

Accidents dus à la circulation routière


La LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) tente actuellement de développer, en Haute-Loire, un réseau de bénévoles capables de recueillir les oiseaux blessés et de les acheminer au Centre de sauvegarde, pour qu’ils y soient soignés avant de retourner à la vie sauvage dans des conditions optimales.
L’une des principales causes de blessure pour les rapaces, aussi bien diurnes que nocturnes, est imputable aux barbelés. « Lorsque les rapaces, nocturnes en particulier, localisent une proie, leur ouïe et leur vue se focalisent sur elle avec une précision de quelques centimètres. Et s’il y a des barbelés entre les deux, c’est l’accident. Il y a une quantité phénoménale de rapaces qui meurent empalés sur des barbelés », explique Étienne Valladier, bénévole de la LPO à Polignac. Malheureusement, lorsque ces oiseaux sont retrouvés, leurs chaires sont souvent nécrosées, la septicémie est présente ou les asticots sont à l’œuvre et le sauvetage impossible…
Autre cause de blessures, voire de mort : les pylônes électriques. Lorsqu’un oiseau décolle, il suffit que la pointe de leurs ailes touche deux fils en même temps pour déclencher une électrocution instantanée.
On peut également citer les « accidents » de chasse ou « dommages collatéraux » qui amènent, chaque année au centre de sauvegarde, des dizaines de volatiles blessés par plomb.
Enfin, il y a une quantité importante d’accidents due à la circulation routière. Là encore, ce sont les rapaces nocturnes qui sont le plus touchés. « J’ai un exemple tout simple pour étayer ce constat. En 2000, lorsque la déviation de la Denise a été ouverte, il y avait encore une dizaine de couples de chouettes chevêches, selon un recensement que nous avions fait avec la LPO. Il y a quelques années, j’ai trouvé deux ou trois rapaces percutés par des véhicules aux abords de la route. Et aujourd’hui, il n’y a plus un couple sur le bassin de Polignac. »

Bons réflexes


La disparition de cette espèce (et d’autres) est également imputable à certaines pratiques et activités humaines. Les vieux arbres creux, qui dérangent, sont souvent éliminés, ce qui altère aussi les talus et détruit les sites de nidification. « On peut également évoquer l’agriculture intensive, qui a éliminé une partie des insectes dont se nourrissent certains rapaces. » Au-delà de ce constat peu réjouissant pour la diversité de la faune locale, il est possible d’intervenir à sa mesure, en ayant les bons réflexes.
En cas d’oiseau blessé, trouvé au bord de la route par exemple, il convient de couvrir l’individu avec un pull, ou une veste, avant de la mettre dans une boîte cartonnée avec un peu de paille au fond, le tout dans l’obscurité, placé dans un endroit tranquille.
S’il s’agit d’un rapace, quel qu’il soit, il faut être particulièrement prudent. En effet, la puissance des serres d’un grand-duc ou d’une chouette hulotte peut facilement traverser la main humaine.
Côté alimentation, s’il s’agit d’une rapace nocturne ou diurne, il ne sert à rien de donner à boire. Ces oiseaux, en principe, collectent suffisamment d’eau dans leurs proies et ne boivent que très rarement.
Il convient, de les nourrir avec du bifteck haché, du foie de veau ou de génisse.

Des vers de farine déshydratés


En revanche, s’il s’agit d’un petit oiseau insectivore et/ou granivore, la possibilité de boire sera la bienvenue. Pour les granivores, prévoir des graines pour perruches ou canaris. Pour les insectivores, il est conseillé de se rendre en jardinerie, pour acheter des vers de farine déshydratés.
L’étape suivante consiste à appeler, le cas échéant, le Centre régional de sauvegarde pour oiseaux sauvages de la LPO en Auvergne, à Clermont-Ferrand (04.73.27.06.09). En Haute-Loire, Édith Destouet, vétérinaire installée à Paulhaguet, également bénévole de la LPO, se charge de faire le lien avec la clinique clermontoise.
Si l’oiseau nécessite des soins spécifiques, un acheminement sur place est bien entendu souhaité. C’est pour cela que la LPO tente de créer un réseau de personnes réalisant régulièrement le trajet en direction de Clermont-Ferrand.
Après 24 heures (48 heures maximum), un oiseau qui a simplement heurté une baie vitrée par exemple, sans blessure apparente, doit pouvoir voler et reprendre sa liberté.